Installation et performance sonores, visuelles et dansées
Ce site est un témoignage de la mise en oeuvre de ce projet et de sa réalisation avec les intervenants et participants,
des premières rencontres (septembre – 2016) à la finalisation (juin – 2017).
Pour être assimilée à la calligraphie, l’écriture doit être pratiquée en un « geste » calligraphique spontané.
L’idée principale de ce projet est d’associer le geste du calligraphe à ceux du musicien, du graphiste et du danseur. Chacune des trois dimensions de ce projet est une source d’actions pédagogiques pouvant associer école primaire et collège. Il s’agirait de construire avec les élèves une installation interactive avec des temps de performances.
Un univers de sons et de silences, joignant sonorités filées et larges, épurées et recherchées.
Un univers de noirs et de blancs, agrégeant des pleins et des déliés, fins et raffinés.
Un univers de mouvements et d’immobilités, réunissant arabesques et grand jetés, lisses et délicats.
Cette installation/performance se déroulerait en un cycle d’une heure répété au long de la journée. Ce cycle serait composé d’un temps de performance où les acteurs ayant participé aux actions pédagogiques seraient associés aux acteurs professionnels des trois disciplines. Ce temps, d’une durée de vingt minutes environ, verrait une mise en œuvre des différents dispositifs multi-sensoriels en une chorégraphie de mouvements, de gestes, de jeux, de sons et d’images. Dans un second temps, l’ensemble des ces dispositifs serait accessibles au public avec ou sans accompagnement.
Les dispositifs :
- Fenêtre insolite sur Jardin :
De l’écriture manuscrite au doigt sur une vitre embuée numériquement où le geste déclenche, en plus du tracé lui-même, des sons ou séquences musicales aussi éphémères que la persistance d’une buée sur une vitre. Cette vitre serait en fait celle d’une fenêtre numérique, c’est à dire une surface murale sur laquelle serait vidéo-projetée la capture par une caméra de la vue exacte que l’on aurait si une fenêtre réelle existait à ce même endroit. (réalité augmentée)
- Calligraphie corporelle :
De l’écriture corporelle naît une calligraphie visuelle et musicale. L’évolution du corps, en terme de déplacement simple sur une surface horizontale blanche de quelques mètres carrés, est détectée puis retranscrite en sons ou séquences musicales ainsi qu’en tracés graphiques vidéo-projetés sur la surface d’un mur. (réalité transformée)
- Atelier d’écritures :
De l’écriture manuscrite au stylet surgit des lignes, des courbes. À partir d’une tablette graphique, l’écrivain voit son tracé se transformer en calligraphie sonore et visuelle. D’un geste a priori anodin d’écriture, il élabore une relation entre la vitesse du tracé, la force d’appui et leurs mutations en arabesques visuelles et musicales. (réalité métamorphosée)
- Nécessité du geste :
De l’écriture gestuelle chorégraphiée ou improvisée apparaît comme une nécessité à sa transformation en geste instrumental et pictural. Le ou les danseurs évoluent dans un espace à partir duquel le moindre de leurs mouvements, la moindre de leurs intentions sont captés et convertis en phrasés musicaux et en coups de pinceau. (réalité amplifiée)
L’ensemble des matériaux tant sonores et musicaux que graphiques et dansés serait produit en ateliers par les élèves des classes partenaires.
- en École primaire :
Une double action en direction d’une classe de CM2 :
- Un atelier de sensibilisation à l’art de la calligraphie en tant que tel.
Cet atelier aurait comme objectif de permettre une approche moins « utile » de l’écriture manuscrite en affinant le regard et surtout la dextérité de l’enfant en l’initiant aux gestes artistiques du calligraphe.
- Un atelier de découverte des sons et de leurs enregistrements.
Cet atelier permettrait à l’enfant de découvrir le monde caché des sons. L’objectif est double. Dans un premier temps, il s’initie à « l’écoute augmentée » par le biais de la pratique de l’enregistrement sonore. Il découvre par le truchement du zoom sonore la variété des bruits, des sons de son environnement. Il commente, analyse, dissèque. Le second temps lui sera orienté vers une recherche et constitution d’une bibliothèque de sons rentrant dans la définition du projet. Sons filés, d’épaisseurs multiples. Il essayera de relier le geste appris du calligraphe à la morphologie du son qu’il jugera le plus en harmonie.
- en Collège classe de 6e :
Une double action en direction d’une classe ayant déjà une orientation vers les arts graphiques par le biais d’une option intégrée dans son cursus :
- Un atelier de sensibilisation à l’art de la calligraphie en tant que tel.
Cet atelier aurait comme objectif de permettre une approche moins « utile » de l’écriture manuscrite en affinant le regard et surtout la dextérité de l’enfant en l’initiant aux gestes artistique du calligraphe.
- Un atelier de recherche et d’expérimentation graphique.
Riche de l’apprentissage du premier atelier, l’élève élabore une calligraphie personnelle. La lettre n’est plus la seule finalité du geste. Il crée, en noir et blanc, un univers de traits, de courbes d’épaisseurs changeantes, un réservoir de matériaux graphiques qu’il pourra éventuellement animer par ordinateur.
- en Collège élèves de 3e :
Une double action en direction d’une classe ayant déjà une orientation vers la danse par le biais d’une option intégrée dans son cursus :
- Un atelier de sensibilisation à l’art de la calligraphie en tant que tel.
Cet atelier aurait comme objectif de faire percevoir à l’élève, en l’initiant aux gestes artistique du calligraphe, la qualité d’une courbe dessinée, d’un trait vif et brusque, d’une volute sans fin.
- Un atelier de recherche et d’expérimentation chorégraphique.
Riche de l’apprentissage du premier atelier, l’élève expérimente une translation du geste manuel au corps entier. Il conçoit, en quelque sorte, son alphabet chorégraphique. La mise en mots puis en phrases se fera collectivement en une fusion des alphabets individuels. La chorégraphie ainsi constituée devra permettre sa parfaite intégration dans le dispositif « Nécessité du geste ».